Fête de la musique (carnets de route)

Fête de la musique (carnets de route)

Messagepar Baldwarf » Dim 22 Juin 2008 15:10

Si, si!
Çà fée 2 ou 3 ans que je la boude autainement, alors ce soir je vais foutre les pieds dedans! Une fête de la zique à Paris, il y a tout ce qu'il faut là où il faut. Maisssse, je ne vais surtout pas faire comme d'habitude, marre de me "laisser porter" à travers les rues et d'en avoir finalement plein les pattes au bout de 4 heures de marche aléatoire où je n'aurais finalement rien vu de fracassant hormis des p'tits groupes rocks qui jouent toujours les mêmes chansons ou de la techno à plein tube où l'on ne perçoit que les basses outrancières! Nan, cette année je vais prendre le programme et je vais cibler.

J'hésite parce-que j'ai DEUX montages à commencer, celui pour le spectacle musical d'un ami et l'autre pour Thierry Garnier. Fffff... :cry: . Allez, tant pis! Les grands mystères de l'Humanité attendront bien 48H de plus (ils ne sont plus à çà près), pour l'heure, il faut lâcher la bride. Alors allons, ami, allons!

Tout commence l'après-midi vers 15H. Une association nommée "La Maison Ouverte", située dans le 12ème vers Porte de Vincennes et qui fait des stages de Taï-Chi pour les plus de 55 ans (entre autres) et prône la création artistique contemporaine (celle de l'ici et maintenant... Hum, pardon... celle de l'instant présent! :twisted: ), organise un ti concert de zique contemporaine (ils n'ont pas encore de site internet, désolé). Il s'agit de la pièce "Viola Phase" pour alto et bande magnétique du grand Steve Reich (http://brahms.ircam.fr/index.php?id=2700.).
Le concert est joué par un technicien du son (puisqu'il y a une partie amplifiée voulu par l'auteur) et une jolie et blonde altiste de l'ensemble intercontinental, Odile Auboin.
Celle-ci et l'ingé son qui travaillent de concert (si je puis dire) nous expliquent dans un premier temps qui est Steve Reich et la nature de son travail et ses rescherches sonores. Ils nous parlent ensuite de la pièce qu'ils vont jouer et nous la décortiquent.
Le public est peu nombreux, mais en ce soleil radieux, c'est vraiment le bonheur. Bonheur d'écouter de la musique 'différente" du ronron médiatique, et de se cultiver.
Les explications terminées, la pièce démarre. Pièce écrite en 1967, une période particulière de l'oeuvre de Steve Reich où ce dernier a beaucoup joué avec des boucles et répétions décalées, jouant ainsi des effets psycho-accoustiques de la musique, un thème de départ qui en devient un autre et qui revient au thème de départ.
La pièce dure à peu près un quart d"heure non stop. Applaudissements. Puis quelques mots du public, appréciations et critiques. Moi-même j'intervient, racontant que la musique du meussieu est pour moi très "cinématographique" et que j'adoooore. Voilà, j'ai mis mon grain de sel et je suis content! :|
S'en suis une collation offerte par l'assoce. Vraiment très sympa! Très bon début de fête, totalement délectable.
Je m'en vais après avoir ravagé quelques crèpes et biscuits (ya toujours une place pour ces choses là, chez moi), un peu de limonade traditionnelle et avoir échangé quelques mots avec la présidente.

Pour la suite, j'avais prévu un concert de musique aborigène dans un café su 4ème arrondissement, rue Quincampoix, derrière Beaubourg, avec Didgeridoos. Les vrais, ceux qui sont taillés dans le sens de la fibre du bois choisi et qui finissent en général avec une sorte de coudée au bout, pas ceux qui sont tout droit 8-) .
Mais, venu trop tôt, il n'y avait encore pas de public, que un ou deux musiciens, alors je décide (bêtement) de passer ma route, essayant la technique du "laisser porter" (alala, cette "peur" de rentrer le premier, c'est infernal! :( ). Mais bon, les musiciens étaient blancs, alors de la musique aborigène jouée par des européens, mmouais... C'est alors qu'un peu plus loin, je tombe dans une "embuscade" homosexuelle :x ! Ils ont tous 3 têtes de plus que moi. Au secours! Combien étaient-ils, no sabe! Mais ils étaient là à prendre tranquillement un verre à la terrasse du "Bears-je-sais-pas-quoi". Vite, il faut que je me sorte de ce mauvais pas, pas envie de ma faire serrer, moi! :lol:
Mais non, ils discutaient juste en formation serrée, gentiment, tous sur leur 31.

Je reviens sur mes pas vers beaubourg à travers une rue du vieux Paris aux terrasses blindées de monde et prise d'une agitation fourmilliesque et, manque de pot, le groupe de percus qui était en train de jouer tout à l'heure quand je suis passé n'est déja plus là. La théorie de l'évolution fonctionne au carré de sa puissance lors de la fête de la musique! Les attrouppements se font et se défont, comme les histoires de Hamour ("H" aspiré!).
Très bien, alors je reviens chez wam, la 2ème phase de mon ciblage ayant échoué. Je découvre alors, au détour d'une rue vers Etienne Marcel (http://fr.wikipedia.org/wiki/Étienne_Marcel), un ti groupe de rock sympa. J'y reste 10mn et poursuis ma route vers mes pénates avec une seule idée en tête: BIERE!
Je passe devant le Monop de Strasbourg Saint Denis (http://www.cartage.org.lb/fr/themes/Bio ... nis/1.html), et là hop, un p'tit pack de blanche!

Revenu chez moi, je m'en enfile une goulûment et constate sur mon radio réveil (je n'ai pas de montre) qu'il est déja l'heure de partir pour le concert de ma troisième cible. En effet, le génial Guem (http://www.followme.fr/fr/prod/guem.htm) se produit au Cabaret Sauvage, salle à la déco très travaillée, tout en parquet et draperies rouges profond du plus bel effet, dans le Parc de la Villette. En bordure de Paris, donc, comme c't'aprème à Porte de Vincennes.
Avant le concert, sur les bords du canal, je vois un p'tit défilé genre brésilien avec des percussionnistes, des enfants qui chantent (en riant) et accompagnent les adultes avec leurs sifflets et tambourins, etc... Tous habillés d'un blanc lumineux, gué-nial. La beauté de l'éphémère, le truc qui passe et s'en va, nous laissant ses harmoniques de voix pures dans le lointain, rythmes brésiliens. Une chose m'a frappé: ces gens avaient une joie de vivre extrêmement communicative. Plus rien d'autre ne comptait. Ils étaient là et chantaient. Très loin de toutes nos psuedo névroses occidentales. Je me dis que quand cette société post-industrielle s'effondrera et que nous rirons sur les cendres du diktat mondial de l'économie oligarchiste, il ne restera que ces chants, seule vérité qui vaille. ... Mouais, faut que j'arrête de tripper... :roll:

Mais Guem est là, ne pleurons pas! Comme d'hab (je l'ai vu déja une fois), Guem fout la fièvre à la salle et se fend même deux petits intermèdes avec de zôôôlies danseuses (quasi-dénudées) gratifiant le public de danses du ventre vraiment, comment dirais-je... "sympas" :D . L'une des deux étant la fille de l'artiste himself. Respect. Ce mec est réellement un génie de la percu, C'est incroyable ce qu'il peut faire avec ses mains! :shock: . Musique tellurique s'il en est, c'est vraiment à voir. J'ai eu l'impression d'entendre la "voix de la Terre"...
Et Guem, toujours très sympa, dialogue avec le public et ses musiciens en toute simplicité. Pour info, c'est un de ses morceaux qui a été pris pour le générique de l'émission "Çà se discute" de JLD.

Le concert achevé, je décide de rentrer dans mes pénates par les canaux, c'est bien plus agréable et çà me donnera l'occase de voir les p'tites scènes de coin de rues. En effet, ce sera barbecue Al Arrache devant un bar indien avec sono dégueulasse mais super forte, musique tropicale, mini groupes de rock improvisés (et à moitié pétés) qui se succèderont genéreusement sur les bords du Bassin de la Villette.
Un DJ a monté une scène sur le Quai de la Loire et s'en donne à coeur joie. Bon, il n'a pas inventé le fil à couper le beurre, celui-là, mais sa joie s'être là, en toute simplicité, est visible sur son visage. Et le public répond et danse au son de ses skeuds. D'un point de vue musical, c'est parfois tristement basique, mais l'intérêt n'est pas du tout cérébral. Qu'une seule envie en cette chaude soirée: bouger, danser. C'est tout. Je me prend au jeux et y reste au moins 20 mn. Et puis, le sonar c'est mis en position: "Y'a de la fraîcheur dans le coin, alors on reste!". Evidemment, trop timide pour aller vers les gens, je ne "lèverais" rien (comme on dit), mais qu'importe, je ne suis pas là pour "chasser", le ryzeum suffit. Certaines musiques me font tripper complètement, des images plein les yeux, des étoiles... C'est bo une ville la nuit...

Quand je repars de cette zone semi-moderne fortement animée, j'aperçois un mec qui danse avec son perroquet sur l'épaule droite! :P Çà me fait penser au film "101 Reykjavik" où l'un des amis du héros (plutôt de l'anti-héros) se déplace souvent avec son iguane sur l'épaule (http://www.allocine.fr/film/fichefilm_g ... 29508.html).
Moi qui adore les animaux, je fonce vers lui. L'oiseau ne bouge pas de l'épaule de son "maître" malgré que celui-ci se déhanche doucement, incroyable. Le spécimen est d"une grande beauté, tout d'un vert bananier avec quelques tâches rouge vif par endroits. Un vrai chef d'oeuvre, un Kandinsky sur pattes :) ! (http://images.google.fr/images?q=Kandin ... s&ct=title) (http://www.centrepompidou.fr/education/ ... part1.html). Son maître danse parfois en lui tenant le bec. pov vieux!
J'arrive et la bestiole m'ausculte de son regard vif. Que pense donc cet être venu d'ailleurs?? Veut-il communiquer? Je repense à l'Effet Mowgli (toujours, depuis que je l'ai lu: http://www.parasciences.net/spip.php?article148) et, n'y tenant plus, j'avance un doigt téméraire pour prodiguer une caresse, geste universel qu'a trouvé l'humain pour rendre grâce spontanément aux beautés animales qui dépassent son entendement (bon, évidemment, je ne parle pas des limaces, hein! :mrgreen: ). L'animal ouvre alors son bec ultra-compact (le truc qui brise des noix!) pour goûter à mon doigt. Houlààà! Je le retire vite fait! Ya pas moyen, Coco! Peut-être ne voulait-il pas me "manger" mais juste tâter le terrain? Je ne saurais jamais...

Je poursuis et passe les péniches jazzy d'où quelques notes de saxo s'évaporent. Devant le MK2 (Quai de Loire, donc), une embrouille surgit, au hasard. Un mec avec sa nana se fait emmerder par ce qu'on appelle communément un "re-loud". Ils continuent à marcher, le "re-loud" derrière continuant à harranguer le gars, la femme de celui-ci tempérant son ami qui s'énrve à ne pas répondre aux provocations gratuites. Encore un "re-loud" éméché, esseulé "j'aipasd'amour.com" "et-moi-aussi-j'existe". L'amour et ses infinies variations...

Je poursuis sur le canal Saint martin où, n'en pouvant plus, je me fend d'un sandwich guez-mer / moutarde. Rien que du basique mais putain, efficace! Je passe une espèce de club qui dégueule de monde jusqu'aux bords du canal. La nuit bat son plein ici, ainsi que la musique. Des tubes élimés par le temps, le même socle musical de la culture mondiale où les Stones se télescopent à INXS. Mais... efficace. Encore une fois, le but recherché est le mouvement, la vibration communiquante, le contact par le sensuel.

Le monde s'agglutine en petites grappes tout au long su canal, discutant çà et là, cuvant un trop plein de bières ou encore jouant deux notes de gratte (sèche ou non). J'aurai bien fait péter un petit "Saint Anger" de Metallica qqpart si j'avais eu une gratte. Mais déja faudrait que je sache en jouer...
Vers la coudée du canal, une espèce de mini rave party fait fhürer. De la passerelle où je me pose quelques instants, je vois des mecs en slip se baigner... dans le canal! Les enfoirés! Comment c'est dégeu, j'y foutrais même pas la main :x ! On voit les sacs plastiques et autres immondices dériver çà et là. Mais bon, c'est fun. Mouais...

Bon allez, fin de party pour moi, je suis fatigué. Nan parce-que j'ai quand même écouté une émission de radio jeudi soir jusqu'à 6 heures (suivez mon regard :evil: ) et çà m'a pété mon bio rythme (ahem!), faut que je récupère, je tiens plus, les jambes commencent à se faire lourdes.
Je rejoins Edgard de l'Est, ma patrie. Là, à l'intersection du boulevard de Magenta et de la rue du faubourg Saint Denis, un bar-café au coin de la rue de Chabrol tient encore un scène qui crache son rap-vénèr. Je fais une tite boucle mais nan, j'ai trop envie de me reposer et... d'une bière!
Des mecs pissent sur les coins d'une façade de brasserie, aussi. Sympa. C'est aussi çà une ville la nuit. Mais bon, j'ai moi-même vomi tout mon saoûl en sortant d'un pub rue Mouffetard, alors je la ramène pas trop! C'était un samedi souar, devant une pauvre librairie qui n'avait rien demandé à côté du pub. (-SIFFLOTE-).
C'est çà, Paris, parce-que les mecs qui pissent dans la rue, eh ben je n'ai jamais vu çà à Londres, Dublin, Berlin ou Glasgow. La french touch, quoi. Mais çà fait partie du "charme". A Londres, ils ont des pissotières pour les soirs de match! Et puis je ne veux même pas imaginer l'orgie dans les brasseries de Munich lors de la fête de la bière! :x

Voilà donc pour cette fête du son dans le Nordeste parisien, à la rencontre de la faune urbaine. C'était très chaud, j'vous l'dis, moua! Allez assez rigolé, au boulot!

¡Ave Moua! :ugeek:
Baldwarf
 

Re: Fête de la musique (carnets de route)

Messagepar Jean-Claude Carton » Lun 23 Juin 2008 13:08

Heu....

Merci Baldwarf; ton post est vachement super génial
Tu peux continuer ?
"Ne change pas ta nature si quelqu'un te fait mal, prend juste des précautions.
Préoccupes-toi plus de ta conscience que de ta réputation.

Image

http://edc.stardist.org/
Jean-Claude Carton
 
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Re: Fête de la musique (carnets de route)

Messagepar Baldwarf » Jeu 17 Sep 2009 16:41

Aaaaahhh, la saveur de l'unique...

Alors ya un p'tit lien qui n'a pas fonctionné. Voici donc pour vous: http://www.renaissance-amboise.com/doss ... marcel.htm
Mais aussi: http://etiennemarcel.free.fr/

Et une grave omission de ma part (-DIES IRAE!!!-):
http://fr.youtube.com/watch?v=Zbuk96kW9 ... re=related :evil: (Meeuuuuuuaaaahhhh!!)

¡¡Et que viva musicaaaa!! :P


Remonté la dernière fois par Anonymous le Jeu 17 Sep 2009 16:41.
Baldwarf
 


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