Salut Jean

Je sors de ma réserve quelques instants.
Jean est parti au Paradis des Hommes en colère....
Repose toi Jean; aujourd'hui, je suis orphelin quelques heures; j'aurai bien aimé être d'antenne cette nuit malgré les "bobos" physiques...
Je t'avais rencontré en 1962; j'étais môme et je n'ai jamais oublié tes conseils.
Tu vas surement te fendre la gueule avec Léo, Georges, Jacques et ceux qui ont pigés que nous étions des gros c....ici bas.
Fumes, bois, mange et bisous à Christine !
A bientôt Camarade !


La montagne ne sera plus jamais aussi belle. Le chanteur Jean Ferrat, décédé samedi à 79 ans. Artiste engagé, au service de tous les combats pour la fraternité, la révolte et l'idéal communiste, il était également un poète fou d'Aragon, qu'il a interprété avec talent. Il était l'auteur-interprète et compositeur de quelques 200 chansons.
Né le 26 décembre 1930 à Vaucresson (Hauts-de-Seine), Jean Ferrat, né Jean Tenenbaum, a 11 ans lorsque son père, juif émigré de Russie, est déporté. L'enfant est sauvé grâce à des militants communistes, ce qu'il n'oubliera jamais. A la Libération, il quitte le lycée pour aider sa famille, et devient aide-chimiste jusqu'en 1954. Il décide alors de passer ses premières auditions dans des cabarets parisiens.
Après avoir écrit la musique des «Yeux d'Elsa» (1956) pour André Claveau, il chante régulièrement à «La Colombe», puis fait sa première grande scène à l' Alhambra en 1961 où il triomphe avec «Ma môme», et «Deux enfants au soleil».
Rapidement, Jean Ferrat choisit d'interpréter des textes plus engagés, comme Nuit et Brouillard (1963), non diffusée par les radios, puis Potemkine (1965), interdites d'antenne. Compagnon de route du PCF, sans jamais en avoir été membre, il affirme haut et fort ne pas être un «béni-oui-oui» du parti. Ainsi ses chansons Camarade qui dénonce l'invasion russe de Prague en 1968, ou Bilan (1980) qui fustige la déclaration de Georges Marchais sur le «bilan globalement positif» des pays de l'Est.
En 2007, Jean Ferrat s'était prononcé en faveur d'une candidature de l' altermondialiste José Bové comme représentant d'une gauche antilibérale pour l'élection présidentielle. Son dernier engagement politique était dans le cadre de la campagne des élections régionales le soutien de la liste du Front de Gauche en Ardèche.
Réticent à passer à la télévision
A la scène, qu'il quitte après un passage au Palais des sports en 1972, il préfère son Ardèche d'adoption, qui lui inspire «La Montagne», l'un de ses plus grands succès. En 1974 et 1995, Jean Ferrat consacre avec succès deux albums à Louis Aragon dont il met les textes en musique Que serais-je sans toi et Heureux celui qui meurt d'aimer
Réticent à passer à la télévision, le chanteur sort d'un long silence en 2003, pour l'émission Vivement Dimanche. Il y défend ses deux passions, la chanson et la politique, s'insurgeant notamment contre la grande industrie du disque qu'il estime dangereuse pour la liberté de création.
Jean Ferrat, qui a été marié à la chanteuse Christine Sèvre, décédée en 1981, avait reçu le prix de l'académie Charles Cros (1963) et le grand prix de la chanson de la Sacem (1994).
Mes chansons préférées
Le poème d’espoir de Louis Aragon, écrit en hommage au poète républicain espagnol Federico Garcia Lorca, assassiné en 1936 par les milices franquistes.
Tout ce que l’homme fut de grand et de sublime
Sa protestation ses chants et ses héros
Au dessus de ce corps et contre ses bourreaux
A Grenade aujourd’hui surgit devant le crime
Et cette bouche absente et Lorca qui s’est tu
Emplissant tout à coup l’univers de silence
Contre les violents tourne la violence
Dieu le fracas que fait un poète qu’on tue
Un jour pourtant un jour viendra couleur d’orange
Un jour de palme un jour de feuillages au front
Un jour d’épaule nue où les gens s’aimeront
Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche
Ah je désespérais de mes frères sauvages
Je voyais je voyais l’avenir à genoux
La Bête triomphante et la pierre sur nous
Et le feu des soldats porté sur nos rivages
Quoi toujours ce serait par atroce marché
Un partage incessant que se font de la terre
Entre eux ces assassins que craignent les panthères
Et dont tremble un poignard quand leur main l’a touché
Un jour pourtant un jour viendra couleur d’orange
Un jour de palme un jour de feuillages au front
Un jour d’épaule nue où les gens s’aimeront
Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche
Quoi toujours ce serait la guerre la querelle
Des manières de rois et des fronts prosternés
Et l’enfant de la femme inutilement né
Les blés déchiquetés toujours des sauterelles
Quoi les bagnes toujours et la chair sous la roue
Le massacre toujours justifié d’idoles
Aux cadavres jeté ce manteau de paroles
Le bâillon pour la bouche et pour la main le clou
Un jour pourtant un jour viendra couleur d’orange
Un jour de palme un jour de feuillages au front
Un jour d’épaule nue où les gens s’aimeront
Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche
Louis Aragon
Jean est parti au Paradis des Hommes en colère....
Repose toi Jean; aujourd'hui, je suis orphelin quelques heures; j'aurai bien aimé être d'antenne cette nuit malgré les "bobos" physiques...
Je t'avais rencontré en 1962; j'étais môme et je n'ai jamais oublié tes conseils.
Tu vas surement te fendre la gueule avec Léo, Georges, Jacques et ceux qui ont pigés que nous étions des gros c....ici bas.
Fumes, bois, mange et bisous à Christine !
A bientôt Camarade !

La montagne ne sera plus jamais aussi belle. Le chanteur Jean Ferrat, décédé samedi à 79 ans. Artiste engagé, au service de tous les combats pour la fraternité, la révolte et l'idéal communiste, il était également un poète fou d'Aragon, qu'il a interprété avec talent. Il était l'auteur-interprète et compositeur de quelques 200 chansons.
Né le 26 décembre 1930 à Vaucresson (Hauts-de-Seine), Jean Ferrat, né Jean Tenenbaum, a 11 ans lorsque son père, juif émigré de Russie, est déporté. L'enfant est sauvé grâce à des militants communistes, ce qu'il n'oubliera jamais. A la Libération, il quitte le lycée pour aider sa famille, et devient aide-chimiste jusqu'en 1954. Il décide alors de passer ses premières auditions dans des cabarets parisiens.
Après avoir écrit la musique des «Yeux d'Elsa» (1956) pour André Claveau, il chante régulièrement à «La Colombe», puis fait sa première grande scène à l' Alhambra en 1961 où il triomphe avec «Ma môme», et «Deux enfants au soleil».
Rapidement, Jean Ferrat choisit d'interpréter des textes plus engagés, comme Nuit et Brouillard (1963), non diffusée par les radios, puis Potemkine (1965), interdites d'antenne. Compagnon de route du PCF, sans jamais en avoir été membre, il affirme haut et fort ne pas être un «béni-oui-oui» du parti. Ainsi ses chansons Camarade qui dénonce l'invasion russe de Prague en 1968, ou Bilan (1980) qui fustige la déclaration de Georges Marchais sur le «bilan globalement positif» des pays de l'Est.
En 2007, Jean Ferrat s'était prononcé en faveur d'une candidature de l' altermondialiste José Bové comme représentant d'une gauche antilibérale pour l'élection présidentielle. Son dernier engagement politique était dans le cadre de la campagne des élections régionales le soutien de la liste du Front de Gauche en Ardèche.
Réticent à passer à la télévision
A la scène, qu'il quitte après un passage au Palais des sports en 1972, il préfère son Ardèche d'adoption, qui lui inspire «La Montagne», l'un de ses plus grands succès. En 1974 et 1995, Jean Ferrat consacre avec succès deux albums à Louis Aragon dont il met les textes en musique Que serais-je sans toi et Heureux celui qui meurt d'aimer
Réticent à passer à la télévision, le chanteur sort d'un long silence en 2003, pour l'émission Vivement Dimanche. Il y défend ses deux passions, la chanson et la politique, s'insurgeant notamment contre la grande industrie du disque qu'il estime dangereuse pour la liberté de création.
Jean Ferrat, qui a été marié à la chanteuse Christine Sèvre, décédée en 1981, avait reçu le prix de l'académie Charles Cros (1963) et le grand prix de la chanson de la Sacem (1994).
Mes chansons préférées

Le poème d’espoir de Louis Aragon, écrit en hommage au poète républicain espagnol Federico Garcia Lorca, assassiné en 1936 par les milices franquistes.
Tout ce que l’homme fut de grand et de sublime
Sa protestation ses chants et ses héros
Au dessus de ce corps et contre ses bourreaux
A Grenade aujourd’hui surgit devant le crime
Et cette bouche absente et Lorca qui s’est tu
Emplissant tout à coup l’univers de silence
Contre les violents tourne la violence
Dieu le fracas que fait un poète qu’on tue
Un jour pourtant un jour viendra couleur d’orange
Un jour de palme un jour de feuillages au front
Un jour d’épaule nue où les gens s’aimeront
Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche
Ah je désespérais de mes frères sauvages
Je voyais je voyais l’avenir à genoux
La Bête triomphante et la pierre sur nous
Et le feu des soldats porté sur nos rivages
Quoi toujours ce serait par atroce marché
Un partage incessant que se font de la terre
Entre eux ces assassins que craignent les panthères
Et dont tremble un poignard quand leur main l’a touché
Un jour pourtant un jour viendra couleur d’orange
Un jour de palme un jour de feuillages au front
Un jour d’épaule nue où les gens s’aimeront
Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche
Quoi toujours ce serait la guerre la querelle
Des manières de rois et des fronts prosternés
Et l’enfant de la femme inutilement né
Les blés déchiquetés toujours des sauterelles
Quoi les bagnes toujours et la chair sous la roue
Le massacre toujours justifié d’idoles
Aux cadavres jeté ce manteau de paroles
Le bâillon pour la bouche et pour la main le clou
Un jour pourtant un jour viendra couleur d’orange
Un jour de palme un jour de feuillages au front
Un jour d’épaule nue où les gens s’aimeront
Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche
Louis Aragon