Bon, alors je me lance....Sujet facile...
Je pose le sujet et j'y reviens ce soir...
Y-a-t'il des limites a la gentillesse et si oui...lesquelles?
Biz...
Moi
moi a écrit:
Une autre fois, je prends en photo l'ancien cours ou je vivais....quelqu'un s'arrete et m'agresse en me disant "tu as pris ma voiture en photo...Je t'ai vu" Tu es qui? Il m'agressait vraiment! Alors j'ai crie plus fort que lui et je lui ai dit " ta charriotte, elle pue...je ne la veux pas sur mon film...mon appareil ne le supporterait pas....il se suiciderait". Bref...j'ai des tonnes d'histoires comme ca. Il faut toujours se battre et faire sa place...
Jean-Claude Carton a écrit:Où sont passés les sourires ?
Mais qu’est ce que c’est que ces villes où personne ne sourit à personne, où personne n’est poli, où compassion et gentillesse semblent d‘une autre époque ?
Où sont passés ces sourires qui effacent les bousculades et les conflits. Où sont passés ces sourires qui remplacent un merci, un pardon ou un excusez moi.
On ne se parlait déjà plus. Aujourd’hui on ne se sourit plus !
Je me sens ridicule avec mes sourires en suspend, dans le vide. Je me sens bête avec cette compassion, sorte de béatitude face à un monde morne et violent. Un monde où il est plus fréquent d’envoyer une porte à la figure, de prendre l’ascenseur sans demander aux autres où ils descendent. Un monde où prendre le taxi de celui qui attend depuis trois quart d’heure est un acte de grande confiance en soi.
Une scène récente dans une supérette
Je découvre face à moi un petit vieux qui, lui, souriait au caissier ! Il avait gentiment fait l’appoint et posé ses pièces sur son steak plastifié. Lui aussi paraissait ridicule aux yeux des autres. Ces autres, conditionnés par le profit, le rendement, la performance et la rapidité. Aux yeux des autres, ces gentilles attentions sont une perte de temps ! Il n’a que ça à faire. Forcément il ne travaille pas, lui.
Le vieil homme avait à peine réglé ses courses que le caissier passait déjà aux miennes. Je saisis rapidement la pile de sacs plastiques, en ouvris un que je lui tendis. Son visage changea dans la seconde, il me remercia de ma gentille attention.
Gentille ! Il a dit gentille : les « autres » vont penser : « oh, la honte, il a dit gentille ! »
Non ce n’est pas de la gentillesse, c’est de l’attention. Etre attentif à l’autre. C’est regarder l’autre, non pas comme un autre, mais comme soi-même, comme un parent ou comme son enfant. Pourquoi à présent regardons-nous nos concitoyens comme un ennemi potentiel ?
Je vous remercie pour cette gentille attention Quel pléonasme. Une attention est forcément gentille et une gentillesse est une forme d’attention.
Je répondis donc au vieux monsieur que c’était tout à fait naturel. Et c’est à ce moment là qu’une femme d’âge mûr vint pousser mon sac de course avec un geste agacé. Et voilà c’était reparti ! Fini les gentilles attentions. D’ailleurs cette femme me fit comprendre « Ca a assez duré toutes ces courbettes, j'ai pas que ça à faire moi. »
Elle ne porta aucun regard sur moi, je n’existais pas. Ah si seulement je pouvais disparaître moi et ma gentillesse !
Moi et ma gentillesse nous sommes repartis bras dessus, bras dessous, bien décidés à ne pas nous laisser abattre. Un peu de douceur dans ce monde de brutes !
Monde de bruit et de fureur qui, en fait, n’aspire qu’à la douceur et à l’attention mais ne se l’autorise pas.
Jean-Claude
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