« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme »
Antoine-Laurent de Lavoisier
Auteur de la loi de la conservation de la matière qui porte son nom, Antoine Laurent Lavoisier n’a pas vraiment inventé la fameuse sentence qui la résume et que des générations d’écoliers ont apprise par cœur. Le père de la chimie moderne a simplement reformulé de manière plus frappante et concise une idée déjà énoncée au Ve siècle avant J.-C. par un philosophe atomiste ionien très en avance sur son temps, Anaxagore de Clazomènes : « Rien ne naît ni ne périt, mais des choses déjà existantes se combinent, puis se séparent de nouveau ». Une sorte de copier-coller avant l’heure.
Anaxagore de Clazomènes
Anaxagore (500–428 av. J.-C.), dit de Clazomènes en Ionie (près d'Izmir, en Turquie), était un philosophe présocratique. On suppose qu'il a donné des cours à Athènes (où il arrive en -478) pendant près d'une trentaine d'années, pendant lesquelles Socrate l'aurait peut-être connu. Il fut le premier philosophe à s’établir à Athènes, où il eut Périclès et Euripide comme élèves (il éleva Périclès).
Disciple d'Anaximène, il était surnommé l'esprit car il soutenait que l'esprit était la cause de l'univers. À l'inverse de nombre de penseurs grecs, il méprise la sphère politique et clame que seul le Cosmos importe. Selon lui, les astres qui s'y trouvent n'étaient non pas des Dieux comme le peuple le pensait alors, mais des masses incandescentes. Il introduisit le concept du noûs (νους, qui se prononce « nousse ») et qui équivaut à l'intelligence organisatrice et directrice du monde. Ce dernier serait formé de substances diverses qui n'auraient ni naissance ni fin mais qui s'agenceraient seulement par combinaisons et séparations.
Il a été le premier grec à parler du problème de la quadrature du cercle.
Ses voyages en Égypte lui permirent de perfectionner ses connaissances.
Suite à un procès pour impiété, vers -454, il fut condamné à mort par ses ennemis qui le voyaient comme un athée par suite de sa théorie cosmique : là où le regard théologique voyait des dieux dans les astres, lui ne les considérait que comme des masses incandescentes. Il considérait entre autres que la lune (formée de terre) reflétait la lumière du soleil (qui est une pierre chaude). Il se retira alors à Lampsaque, une colonie de Milet en Asie mineure, où il mourut par la suite
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