J'aime réellement passer de temps à autre en ces lieux, m'y perdre une heure ou deux à lire ou écrire sans rien penser à plus. Pardonnez-moi donc alors.
Bonjour Maître Richard,
Bonjour Franck,
voilà qui est une fois de plus bien exposé.
Tu as raison, l'activité en conscience élève l'artisan à la dignité d'homme (Sapiens Sapiens) ; sa bi-réflexivité active alors l'instaure Reliance, Axe entre le microcosme et le macrocosme.
Ainsi, dans la Tradition, désormais éclairé, pouvait-il prendre part dans la vie de la Cité.
Le Compagnonnage et la maçonnerie sont des échos d'aujourd'hui connus par le grand public de cette quête de l'Homo Maximus, de l'Anthropos ; du moins d'un être meilleur, cette respiration ouvrant au métissage de deux mondes (conscient et insconscient) qui ne s'opposent plus, ouvrant au Sacré et à la transcendance, à l'acceptation de ce qui surgit au-delà de ce que l'on prenait pour la réalité.
Bonsoir Christian,
Mes proches le savent, je suis l'un de vos lecteurs fidèles depuis une nuit complète d'échanges avec Morgan Roussel (un être d'exception lui aussi) et qui m'aura sensibilisé aux sujets touchant aux Reines des mystères (Franck souviens-tu ?). Je l'en remercie.
J'ai pu encore apprécier la franchise de vos paroles ici même, et ne reviendrai pas sur ce que j'ai dit : je ne souhaite pas ici débattre de la nature de la matière première de l'œuvre, de la qualité du Feu. Comprendra qui verra.
Car bien entendu je ne peux me prévaloir de représenter cette clé ou de désigner quelconque détenteurs. Qui le pourrait d'ailleurs, de manière générale cette appréhension première nécessaire orientant l'opérateur venant en effet de la perception même des textes.
Il y a cependant des pistes en clair. Fulcanelli (DM, I, p.111) avait tranché ; (et si sa Réussite de l'Œuvre dérange) l'on peut trouver tout autant dit directement, du moins en apparence, Dom Pernetty, Pontanus, Van Helmont, Michel Maier ou le Trévisan.
Le reste appartient en effet à la Grâce, à cette Charis dont Saint Paul nous entretient dans son Épître au Corinthiens (Chap. XIII), à la valeur du Songe (ici est le tombeau de M. Canseliet, mais pas de Fulcanelli).
Excusez-moi Christian, mais ici sans aucun doute, un échange entre Richard Khaitzine et Patrick Burensteinas serait sans doute plus éclairant.
...
Je parle peu de moi, on me l'a fait savoir. Aussi sous prétexte d'évoquer la Voie, puis-je répondre ici, et exposer qu'elle fût ma démarche (suprême vanité, l'on peut suspendre complétement sa lecture ici, sinon ne m'en tenez aucunes rigueurs).
Au sein d'un Forum « discret » et privé, m'a t-on rapporté, on me pensait une filiation avec une Philosophe du siècle dernier. C'est exacte, cette femme d'Action qui s'illustra comme tous les membres de la famille dans le refus de la tyrannie était ma grand-mère (la Sapience appelle quelques devoirs du Cœur).
Cette Aristocrate (mariée à l'héritier du duc d'Hixar), distinguée, avait donc fait de la PhilOsophie plus qu'un simple dada ou une ballade en famille.
À la fin de sa vie, celle-ci logeait dans une ancienne abbaye datant du XIIe siècle, vendue sous la révolution, située au pied de remparts d'une des capitales papales. Au sous-sol des souterrains reliaient d'autres espaces édifices religieux par un cordon liquide ; au centre l'habitation ; au grenier la plus complète des Bibliothèques (à égale distance du cœur de la maison).
C'est là, en compagnie de mon cousin Olivier (qui devint éleveur de chevaux), que je découvrais l'hermétisme. Je devais avoir 7 ans quand je levais les yeux pour la 1ère fois sur le Songe de Poliphile (éd. 1549), relire Illuminations de Rimbaud (éd. 1970) à 1 Franc (couverture orange).
La fin de ma grande aïeux illustre l'Impermanence même, la vanité de toute émancipation :
ayant gravie les dernières marches de son escalier le plus haut, glissa. La tête percuta, un côté entier du corps fût paralysé (le gauche).
Des hommes et des femmes de sociétés discrètes projetèrent leurs souhaits de Rétablissement (une prière Chrétienne peu orthodoxe), ma grand-mère se réfugia alors dans l'invisible.
Des hermétistes de toute l'Europe voulurent assister à sa mise en terre, lui rendre hommage tel un dignitaire ; mais elle ne le souhaitait pas. Mon père les éconduit et sa bibliothèque fût dispersée.
...
Je suis d'accord avec vous, rien ne vaut le travail manuel, le contact avec la matière.
Ce n'est que vers l'âge de 19 ans que je fût invité pour la 1ère fois par des proches dans l'Atelier de Christian B., Gérard D.
Je me retrouvais ainsi dans la position de Francesco Parmigianino (héritier légitimé d'Aldus oblige depuis 5 ans), découvrant alors le travail sur la matière : les métaux, leur contact sur la peau, leur goût sous la langue, leurs masses, les limailles orientées, les tissus, les terres, les oxydes, les eaux-fortes, les eaux figées, le Feu, le Son, l'absence de Son, la pression du Vide, les valeurs du temps, l'odeur de violette... Une école de l'Attention dévoué au luxe de la Lune, d'une attention d'autant plus répétée que celui qui la porte, cette lumière, se doit d'être discret.
J'y bâti de solides amitiés, toutes lectrices de Masami Kurumada.
L'une d'entre elle décéda en cours de route, une autre, pèlerin en Mundus Imaginalis, à l'horizon de l'expérience de l'UN, allât jusqu'au bout de sa logique : spiritualisé (vous évoquiez Cette chevalerie) rentra dans les ordres (c'est une voie). En bon compagnon, même notre ami Emmanuel (fils d'un leader du mouvement libertaire) assista à la prononciation de ses vœux (cérémonie publique !).
Ici œuvre l'opération du Tiers secrètement inclus.
C'est un cheminement dévoilant le Réel derrière la réalité, l'esprit derrière la psyché, l'ontologie derrière l'apparence, l'univers de l'intelligence derrière la signification, menant à dépasser ses limites naturelles et ouvrant à la "psyché objective" (terme de Pierre Solié/Jung), à la "conscience noétique" après avoir évité ses dangers (absorption par le Soi).
C'est la dynamique des champs du transfert/contre-transfert/ avec la matière (sur braises ou non !) qui d'abord déplace puis élargit le centre de la conscience (...) dans une logique d'Amour (...).
C'est l'édification de ce corps subtil (cet Anagelos, ce "Moi" Celeste) appartenant au monde imaginal, dont Kurumada expose avec soins toutes les étapes à l'instar de Zozime de Panapolis (comportant donc dans ses bases un aspect Philosophique & énergétique) menant à la Chevalerie dorée (j'en ai déjà exposé quelques arcanes...) et alors aux exploits démonstratifs de Néo (entres autres).
...
Pour ma part, c'est à une curieuse épiphanie que je dois ma vision de la question.
Mon ami et Maître (passe-murailles pour ses étudiants) avait besoin de textes sur la pensée gnostique.
Dès son message reçu, je lui apportais sans plus de rdv 2 ouvrages dont la "Pistis Sophia" et le trouva travaillant en son atelier d'une ville calme de la périphérie (ligne B), rue Royale (cela ne s'invente pas), travaillant à la seule lueur de l'Esprit.
Quel spectacle, choc ontologique (tout justement), ouvrant mon regard tout autour de moi sur un bleu océanique, hors du temps, et je n'ai aucune raison de mentir, dans la profondeur même je crois (pas cette frange colorée d'orange et vert, mouvante, mutante, dansante d'énergies-infos-espaces latents, riches de tous les mythes, des racines de toutes les formes vers une émergence en la matière et de ses réintégrations en la frange elle-même, visible par le corps à 360° et au-delà même ; pourrais-je un jour comprendre ?).
Puis surpris de me voir, trinquer avec lui autour d'un Bloody Mary (temps suspendu, reculant même avant de reprendre son cours et son long, ainsi est l'espace des vrais amis), c'était la 1ère fois que j'en appréciais le goût alcoolisé, et n'en ai jamais consommé depuis même après mon récent séjour en Chine.
...
Peut-être s'agit-il d'accepter ce qui s'oppose (comme le dit le Philosophe) sans se perdre dans une "sagesse matérialiste" argumentée (présence/conscience) menant à "l'unidualité", ni dans la contemplation des archétypes numineux s' épiphanisant en visions mystiques et en une expérience de la totalité (Imaginal/Unus Mundus), mais peut-être d'accepter nos limites dans la vision directe du réel "à vivre" ?
Que la Force (ce feu) soit avec Nous en notre quête.
Bien à vous
PS : si vous me répondez, parDonnez encore alors à celui qui se Questionne.