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Françoise Bonardel le 12 février 2013

MessagePublié: Dim 10 Fév 2013 05:20
par Jean-Claude Carton
Françoise Bonardel le 12 février 2013 de 17h à 19h sur
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Agrégée de philosophie, titulaire d'un doctorat d'État ès-lettres et sciences humaines, Françoise Bonardel est professeur à l'Université de la Sorbonne où elle enseigne la Philosophie des religions. Spécialiste des doctrines de l'hermétisme, de l'alchimie et du bouddhisme, ses travaux récents s'orientent vers une étude des finalités de la culture (culture, identité, sagesse). Il est question d'une troisième voie qui serait proprement européenne, la renaissance spirituelle à travers la grande culture de la Renaissance et des Lumières, entre ces deux écueils que sont l'enracinement patriotique et le relativisme d'une société de consommation mondialisée.
- Des héritiers sans passé. Essai sur la crise de l'identité culturelle européenne, La Transparence, 2010.
- Bouddhisme et philosophie en quête d'une sagesse commune, L'Harmattan, Ed. 2008
- Petit dictionnaire de la vie nomade, Ed. Medicis Entrelac, 2005
- Les pouvoirs de la musique à l'écoute du sacré, Dervy, 2005
- Transhumances, Ed. Fata Morgana, 1999
- Philosopher par le feu, Ed. du Seuil, 1998, rééd. Almora, 2009.
- L'irrationnel, coll. "Que sais je ?" (3058), PUF, 1996, rééd. 2005
- Philosophie de l'alchimie - Grand œuvre et modernité, Ed. PUF, 1993 (thèse d'État)
- Antonin Artaud ou la fidélité à l'infini, Ed. Balland, 1987.
- L'hermétisme, coll. "Que sais je ?" (2247), Ed. PUF, 1985, rééd. Dervy, Albin Michel, 2002 sous le titre La voie hermétique.

Sous le nom d'alchimie se sont en effet rencontrées au fil des siècles une oraison visionnaire et une pratique (Ora et Labora) sans aucun doute issues des secrets de métier antiques, mais connaissant à partir du XIIIe siècle en occident un développement sans précédent auquel l'art des distillations alors florissant devait apporter une maîtrise technique, infléchissant aussi de ce fait une part de la recherche alchimique vers la fameuse abstraction ou extraction de Quinte-Essence qui, sans contredire le projet initial (purification des métaux), ne l'orientait pas moins vers une finalité plus spécifiquement médicale (eaux-de vie, essences diverses). Largement tributaire des conceptions antiques relatives aux quatre éléments et à la théories des exhalations telle que l'exposèrent Aristote et Proclus (Commentaire sur le Timée de Platon), la "philosophie" de l'alchimie devait prendre appui sur ces acquis pour développer une vision de la croissance des métaux dans les entrailles de la terre qui, associée à celle de l'unité de la matière déjà postulée par les alchimistes grecs, fut surtout dynamisée par l'embryologie spirituelle propre à cet art postulant que la Nature ne peut qu'aspirer à la perfection, symbolisée par l'Or, et cela dans les trois règnes (animal, végétal et minéral) dont est composée la Création : "Cette croyance aux multiples états de l'Etre, et à la possibilité de passer d'un niveau à l'autre, constitue le cadre général d'une tradition dont l'origine se perd dans la nuit des temps" (Seyed Hossein Nasr, "La tradition alchimique, Sciences et savoir en Islam, trad. fr. Paris, Sindbad, 1990, p. 267).

Une tradition bien établie veut que l'Egypte ait été le berceau de l'hermétisme comme de l'alchimie, cet "art divin" dont le secret aurait été révélé par l'ange Amnël à Isis dont il était épris, laquelle aurait à son tour transmis à son fis Horus l'enseignement d'Hermès dont l'âme possédait "le lien de sympathie avec les mystères du ciel" (Corpus Hermeticum). La mort et la résurrection solaire d'Osiris semblaient par ailleurs devancer celle du Christ et symboliser le destin de la "matière" mise en oeuvre par les alchimistes. Si l'Egypte demeure bien le coeur, le foyer de la révélation attribuée à Hermès Trismégiste, nombre d'alchimiste occidentaux en élargirent le rayonnement à tout le bassin méditerranéen et moyen-oriental (Chaldée, Mésopotamie, Perse, Palestine).
Une sorte de tradition primordiale et orientale vit ainsi le jour, dont l'antériorité vénérable parait attester la supériorité sur le monde grec. Parfois rangés parmi les "faiseurs d'or", les philosophes grecs sont alors crédités de n'avoir pas encore trahi, comme le feront leur successeurs, la vraie philosophie révélée par Hermès Trismégiste, trois fois "grand" en ce qu'il aurait été à la fois Philosophe, Prêtre et Roi (Michael Maier). Qu'on rapporte l'origine à la triade égyptienne (Osiris, Isis, Horus) ou à une filiation élargie, la transmission ininterrompue des secrets propres au "sacerdoce" alchimique invite à se demander si une simple chimère aurait pu susciter une telle pérennité, assortie d'une si impressionnante "conformité d'idées et de principes" (Dom Pernety).


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