MANIFESTE DE DEBOUT LES DORMEURS
Aujourd’hui, notre pays est occupé doucement, gentiment, insidieusement, par le camp du Bien. La
police de la pensée correcte triomphe sur tous les étals médiatico-politiques. Au fur et à mesure des
abandons de tout excès polémique, de toute pensée critique, de toute idée non formatée par les
utopies droits-de-l’hommistes côté gauche et de l’arnaque financière et publicitaire côté droite, la
France se recroqueville. S’emmerde. Se couche. Râle et s’endort en faisant des rêves de stars.
Semble enfin accomplie la castration de ce peuple français qui jadis prenait des bastilles et, il y a
encore quelques décennies, faisait mine de défiler pour changer la vie. La crise a bien travaillé : tous
à la niche. Et à la censure. Désormais, il est interdit de ne pas interdire. Ne fumez plus : cancer du
poumon. Ne buvez plus : cirrhose du foie. Ne baisez plus : Sida et autre MST. Ne mangez plus :
pesticides et OGM. Ne sortez plus : attentats. Ne parlez plus des Juifs : vous serez condamné pour
antisémitisme. Ne caricaturez plus Mahomet : vous serez incendié avant d’être égorgé. N’osez plus
une plaisanterie sur les gays : l’homophobie vous guette. Ne racontez pas une histoire sur les blacks :
vous serez vitupéré raciste à part entière. Plus besoin de procureur : les ciseaux travaillent dans les
têtes. En trente ans et plus, nos élites ont donc fait en sorte que la France hiberne durablement dans
un préservatif.
Identité : mot obscène pour le choeur des vierges de la différence reine et du minoritaire roi ; mot à
proscrire pour les pleureuses de l’angélisme compassionnel qui consiste à trouver des excuses, des
explications et des alibis pour quiconque psalmodie que la France est une « garce à niquer » ou autre
amabilité du même acabit. Etre francopositif est devenu, aux yeux de certains, aussi grave qu’être
séropositif. Les bonnes âmes de l’anti-racisme considéré comme fonds de commerce, vous
proposeront immédiatement un régime à base de fortes amendes, d’une série d’électrochocs et
d’excuses publiques, avec fouet et lapidation en cas de récidive. Oser évoquer un rôle « positif » de la
présence française outremer, notamment en Afrique du Nord, vous conduira au moins aux travaux
forcés, sinon au peloton d’exécution.
Il s’agit une fois pour toutes d’arrêter cette démarche imbécile qui consiste à désigner l’Occident des
Lumières comme l’épicentre de tous les péchés du monde. Ce qui s’est passé, ce qui se passe au
Congo et au Nigeria, au Darfour et au Zimbabwe, en Iran et en Syrie, n’a rien à voir aujourd’hui avec
l’Occident, mais bien avec la spécificité d’un certain nombre de dictatures que le boboïsme frileux ne
saurait voir.
Dans cette société placée sous le règne de la distraction et du renoncement, tout est fait pour nous
plonger indéfiniment dans le sommeil hébété des taupes qui ne veulent plus voir que des ébats
people, ne plus entendre que des brèves de comptoir complotistes, ne plus dire que ce que leur dicte
l’angélisme compassionnel des notables de la gauche correcte et de la droite congelée. Cependant
que progressent les menaces intégristes et totalitaires, nos démocraties s’abandonnent à un
masochisme culpabilisé où victimes et bourreaux s’échangent perversement leurs oripeaux, et ce au
moment même où se juxtaposent les folies d’un marché sans contrôle et les pulsions mortifères d’un
fanatisme sans fin.
Il serait temps que la France se réveille…
Debout les dormeurs, le site qui réveille vos libertés, se veut le premier journal « en ligne » de la
nouvelle résistance au règne étouffant du « deux poids, deux mesures » des collabobos aveugles et
des idiots utiles. Enquêtes, informations, séquences sonores et filmées, blogs et commentaires et
surtout interaction et interactivité, seront de la fête. Vous êtes invités, selon vos envies, vos humeurs
et vos possibilités, à intervenir de toutes les manières possibles dans la bonne marche du journal.
Puisqu’il n’est pas de liberté sans responsabilité, ni de droits sans devoirs, créons ensemble la
confrérie des éveillés, ô combien nécessaire, en ces temps de grisaille. Il appartiendra à chacun
d’entre vous, d’y faire feu de tout bois.
André Bercoff
Information transmise par Henri Tisot